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Incursion ukrainienne en Russie : « Le moral est monté d’un cran »

Sur son téléphone, les images montrent des soldats ukrainiens souriant dans un blindé, un prisonnier russe à leurs pieds. La séquence est tirée de vidéos prises sur le territoire de la Fédération de Russie que le commandant répondant au nom de guerre « Gerar » se fait un plaisir de dévoiler dans un café de la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, lundi 12 août.
A leur arrivée dans la région du même nom, une semaine plus tôt, les soldats de son unité du 225e bataillon d’assaut séparé avaient dû signer un document les engageant à ne rien diffuser sur les réseaux sociaux. « C’est en train de se décoincer depuis hier », se réjouit le commandant, un Biélorusse engagé dans les forces ukrainiennes, qui espère pouvoir partager la vidéo sur sa chaîne Telegram. « Notre but, c’est de créer la panique dans l’armée russe », indique-t-il avant d’ajouter avec conviction que là-bas, en Russie, « c’est le chaos total ».
Passé les premiers jours d’incertitude entourant l’incursion ukrainienne lancée le 6 août au matin sur la région de Koursk, frontalière de celle de Soumy, l’euphorie de l’humiliation infligée à Moscou continue de faire vibrer l’Ukraine. Lundi, l’offensive ukrainienne s’est même étendue à la région russe de Belgorod, voisine de celle de Koursk, contraignant les autorités, ici aussi, à évacuer des civils.
Après des mois à reculer sous les assauts des forces armées russes, ces opérations galvanisent l’état d’esprit de la population et des soldats. « Il y a encore une semaine, les gens étaient déprimés. Mais aujourd’hui, le moral est monté d’un cran, affirme Serhiy, un soldat au sein d’une unité de reconnaissance croisé dans une station-service de Soumy, alors qu’il rentrait de la région russe de Koursk. Les soldats sont dans un bon état d’esprit. Ils voient qu’on peut avancer, qu’on peut faire des choses… »
Le franchissement de la frontière a fait souffler un vent de fierté dans le pays, épuisé par plus de deux ans de guerre, faisant presque oublier un temps les avancées territoriales des forces du Kremlin dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Les autorités de Kiev, qui ne s’exprimaient jusqu’alors que de manière sibylline sur cette incursion, en parlent désormais ouvertement. Lundi, le commandant en chef des forces armées, Oleksandr Syrsky, a même avancé, lors d’une réunion avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, que l’Ukraine contrôlait « environ 1 000 kilomètres carrés » du territoire russe. « Nous continuons à mener des opérations offensives dans la région de Koursk », a-t-il assuré.
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